Sénégal - « Le Peuple maigrit, notre Président grossit »
Ainsi s’était esclaffé le jeune étudiant AKM en master de droit quand il aperçut le Président Macky SALL à la télé. Ce glissement discret de phrase pendant la réunion nocturne de son Mouvement associatif, bien qu’ayant l’air d’un chuchotement, a failli perturber l’assemblée.
Analysant cette troublante remarque, son voisin ajouta : « c’est parce qu’il n’a aucun souci ». Ce qui est certain, souci ou pas, s’il faisait régulièrement du sport, tout en contrôlant son régime alimentaire, personne parmi le Peuple ne ferait un rapprochement entre la vie paradisiaque que semble mener notre Président, depuis qu’il est à la tête du Sénégal, et son embonpoint.
Mais de quoi nous plaignons-nous ? Il a le droit de bedonner si sa constitution physiologique l’y oblige. C’est naturel ! Qui d’entre nous n’aurait pas cet air bedonnant s’il était simple directeur d’agence ? Alors ? C’est quoi notre problème !
Ok. Maintenant, soyons un peu plus sérieux et parlons au Président. Excellence ! Quoique vous fassiez, quel que soit ce à quoi vous ressembliez, nous vous prions de ne jamais oublier votre Peuple. Faites en sorte que les boniments de votre entourage et les délices du pouvoir ne vous cachent jamais la galère que vit une grande majorité des Sénégalais. Il y a dans ce pays des jeunes qui ne sont pas des fêtards, des étudiants et des ouvriers qui ne réclament que du travail. Ils ont, pour les uns, anticipé leur chômage en quittant l’université, parce qu’un ministre a suspendu leurs bourses d’études, et, pour les autres, le choix de la fatalité est devenu, malheureusement, l’ultime issue.
Président, s’il vous plait, ne vous fâchez pas et ne nous emprisonnez pas pour ces quelques mots. Humour ! Sans éveiller en vous une quelconque susceptibilité, nous voudrions, avec votre permission vous prier de ne jamais nous oublier. Nous n’attendons pas tout, ni de vous ni de l’État. C’est pourquoi, de toute notre vie, nous avons cherché à faire quelque chose. Ne voyez-vous donc pas toutes ces femmes et ces hommes qui bricolent, fabriquent, créent, produisent et vendent pour survivre ? Non, monsieur le Président, ils n’attendent pas tout de l’État. Qui a pu bien vous mettre ça dans la tête ? Ils se débrouillent merveilleusement bien, vos concitoyens. Ne le voyez donc vous pas ?
Monsieur le Président, éloignez-vous de ceux qui vous cachent nos souffrances, votre coterie qui refuse que vous voyiez ou ressentiez notre amertume. Elle ne vous aide pas en vous saupoudrant de dithyrambes, ces éloges qui ont perdu et perdent encore de nombreux Chefs d’État. Je termine.
Merci Monsieur le Président de votre attention et pour votre compréhension.
Le Patriote Rebelle d’Amour et de Justice
Dans le blog du Sociologue Rebelle
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