Pour leur deuxième année d’existence les "Y’a en marristes" ont fait face à la presse hier dans un hôtel dakarois. Faisant le bilan de leur jeune existence Malal Talla "Fou malade" et les siens ont exigé du Président de la République, Macky Sall, le respect de ses promesses de campagne.
« Nous ne fêtons pas nous célébrons », c’est par ces termes que Malal Talla alias « Fou malade » a marqué le début de la conférence de presse marquant les 2 ans du mouvement « Y’en a marre ». Après avoir observé une minute de silence à la mémoire des martyrs disparus durant les événements de 2012, les y’en maristes par la voix de Simon sont revenus sur l’essence de leur mouvement. « Le système de gouvernance installé et entretenu à la tête de l’Etat, fondé sur le népotisme, le clientélisme politique, la corruption et l’impunité avait fini de saper les fondements de la République, pervertir les valeurs et la morale sociale et diviser la nation sénégalaise. Il fallait dire non pour sauver le Sénégal », rappelle-t-il. Persistant sur leurs engagements, il soutient : « aujourd’hui Abdoulaye Wade est un homme du passé Macky Sall est installé. Y’en a marre, toujours attaché à ses principes ». Ainsi neuf mois après la deuxième alternance, le mouvement réaffirme avec force et insistance son engagement à être une sentinelle vigilante de la démocratie, de la bonne gouvernance de l’Etat de droit et des institutions de République. Pour preuve, il rappelle à Macky Sall ses engagements auprès du peuple sénégalais, pendant la campagne électorale. Et lui signifier que l’engagement massif des Sénégalais dans l’élection présidentielle est l’expression du désir d’avenir meilleur et d’une soif de justice et de progrès social.
« GOR CA WAX JA DIGGE BOR LA »
À travers le slogan « GOR CA WAX JA DIGGE BOR LA », pour dire la promesse est une dette, « les Y’en a marristes » mettent en avant les promesses faites par le Président de la République sur la baisse du coût de la vie, la satisfaction de la demande en électricité, la baisse du coût du loyer, la question de l’école, la couverture médicale universelle, l’emploi des jeunes, avec la promesse de 500 mille emplois qui sont restés en l’état. Par ailleurs les camarades de Cyril alias « Thiat » appelle le peuple sénégalais à se mobiliser plus que par le passé pour poser les jalons d’une vraie rupture dans nos façons de faire et de l’exiger à ceux qui sont élus. Soutenant que la pauvreté de notre pays est le résultat de ces programmes économiques inefficaces et des choix politiques douteux, des stratégies d’investissement irrationnelles et de la corruption systématiques qui pendant plusieurs décennies, ont détournés les richesses du Sénégal vers des comptes privés, découragé et étouffé la créativité des jeunes et plombé les initiatives citoyennes.
En phase avec la traque des biens mal acquis
À ce titre Y’en a marre encourage l’action judiciaire engagée pour retrouver et rapatrier l’argent public volé mais refuse de s’attarder sur les polémiques politiques et les effets d’annonce dans la traque des biens mal acquis. « Le gouvernement doit poursuivre les investigations jusqu’à leurs termes et livrer à la justice tous ceux qui ne sont pas en mesure de justifier l’origine licite de leurs avoirs », soutient Thiat. Et d’avertir que la traque des biens mal acquis ne doit aucunement constituer l’arbre qui cache la forêt des priorités exprimées par le peuple sénégalais. Par ailleurs, « des efforts sont faits pour une bonne campagne agricole », martèle Aliou Sané.
« Yahya Jammeh est un dictateur »
Sur l’actualité sous-régionale en Gambie et au Mali, les « Y’en a marristes », par la voix de Thiat, maintiennent leur position « Yahya Jammeh est un dictateur, il ne faut pas avoir peur de le dire », soutient-t-il. Et d’ajouter que le Président Macky Sall doit être ferme, s’interrogeant sur le rôle de la Gambie dans la crise casamançaise. Sur la crise au Mali, les « Y’en a marristes » déplorent le retard des troupes africaines. « On a tardé à envoyer nos troupes au Mali, on a encore attendu les baby-sitters de l’Afrique, la France vient nous montrer la voie ». S’exprimant sur leurs orientations le mouvement, les « Y’en a marristes » annoncent la création d’un observatoire de la démocratie, couvrant l’étendue du territoire.
SOURCE: L'OFFICE