Fata «El Presidente» : «Je n’ai plus rien à prouver dans le Hip-Hop. Jouer à guichets fermés n’est pas un défi pour moi»

L’OBS-People On le connaissait déjà challenger, il vient encore une fois de prouver son penchant pour le risque. Fata «El Présidente» ira à l’assaut du Grand Théâtre, le 26 décembre prochain. Élément incontournable du Hip-Hop sénégalais, le rappeur saint-louisien est pour le moment en phase de préparation de ce grand spectacle sons et lumières. Pour L’Obs, il a accepté de dévoiler quelques facettes de son projet «révolutionnaire»…

 

Fata, il se dit que vous préparez un grand événement, le 26 décembre prochain. Qu’en est-il ?

 

 

Oui effectivement, c’est la vérité. Je compte me produire pour la première fois au Grand Théâtre de Dakar, le 26 décembre prochain. Ce sera un grand spectacle sons et lumières que j’ai intitulé la révolution. Je veux retracer toute la trajectoire de toute ma carrière. Par la même occasion, je veux également montrer toutes les variétés musicales que j’ai eu à réaliser. En quelque sorte, je veux faire de cet événement une soirée où je vais exposer, raconter l’histoire de ma carrière musicale, de mes débuts à aujourd’hui…

Qu’entendez-vous par révolution ?

La révolution, c’est l’évolution tout simplement, de la croissance à la maturité…

Peut-on savoir pourquoi le choix de cette date. Et pourquoi attendre jusqu’à maintenant pour aller au Grand Théâtre ?

J’ai choisi cette date parce qu’elle est symbolique. Le mois de décembre est un mois de fête. Les Sénégalais adorent ce mois. J’ai eu la chance de pouvoir la réserver à temps et j’ai dans l’idée de participer à l’euphorie de mes concitoyens durant cette période. Je veux leur faire plaisir à ma manière. Si j’ai attendu maintenant pour me produire au Grand Théâtre, c’était pour mieux étoffer mon répertoire. Actuellement, j’ai au moins deux albums solo. L’un a au moins 15 titres et le second en compte. En plus des compilations que j’ai eu à faire, je suis certain de pouvoir tenir en haleine un public et produire un show assez exceptionnel. J’ai également eu l’occasion de me mesurer lors des soirées que j’ai jouées en live. Ce sera donc une manière pour moi de montrer aux Sénégalais qui seront présents et ceux qui se trouvent aux quatre coins du globe ce que je vaux en live.

Pensez-vous être en mesure de faire le plein, sachant que Fata n’a pas l’habitude de se produire dans de grandes salles ?

Pour moi, c’est évident ! Vous savez, je peux dire que j’ai duré dans le milieu du Hip- hop. Je fais partie de la deuxième génération du Hip- hop sénégalais et je peux affirmer sans risque de me tromper que la majeure partie des Sénégalais me connaissent. Donc, cela devient même une obligation de me produire dans ce genre de salle, histoire de mieux communier avec mes fans qui me suivent depuis très longtemps. J’ai la forte conviction qu’ils convergeront en masse vers le Grand Théâtre, pour partager ce moment avec moi. Ce sera un spectacle sons et lumières, d’une grande dimension, ça promet vraiment d’être un show mémorable. La preuve, nous n’avons pas encore fait d’annonce et la date est encore loin, mais les Sénégalais en parlent partout. L’engouement est déjà là…

Le Grand Théâtre, est-ce que c’est un défi pour vous ?

Lorsque je vous dis que je fais partie de la deuxième génération du Hip- hop sénégalais, cela veut tout dire. Cela ne peut pas être un challenge pour moi. Je n’ai plus rien à prouver dans le Hip- hop sénégalais. Je veux tout juste partager un grand moment avec mon public sénégalais. Notre objectif c’est d’animer un spectacle digne de ce nom, mais nous ne sommes pas là pour défier qui que ce soit ou bien montrer que nous pouvons faire le plein. Jouer à guichets fermés, ce n’est pas un défi pour moi. L’essentiel c’est que tout le monde y participe. Et là, je vous promets que vous verrai ce que vous n’avez jamais vu au Grand Théâtre.

Justement, que prévoyez-vous côté spectacle ?

Il est prévu beaucoup de belles choses. Dans l’évolution de ma carrière, beaucoup d’artistes y ont participé. Ils seront tous de la partie. Au-delà de grands artistes sénégalais comme Youssou Ndour, Omar Pène, Daaradji Family, on va enregistrer la contribution de plusieurs chanteurs américains.

Comme qui ?

Ce sera une surprise ! Retenez juste que ce sera du lourd. A l’heure où je vous parle, je suis à Saint-Louis, ma ville natale. Les gens commencent déjà à s’organiser et je suis sûr qu’il y aura une forte mobilisation venant d’ici. Il y aura une caravane qui va quitter Saint-Louis pour le Grand Théâtre. Tout ça pour marquer l’événement. Ainsi, tout ce que je peux vous dire, c’est que les retardataires auront tort le jour J.

Fata pourra-t-il compter sur le soutien des rappeurs, sachant que beaucoup d’entre eux ont l’habitude de le clasher?

Très sincèrement, les rappeurs sont mes amis. Je n’ai aucun problème avec eux. Nous sommes au mois d’octobre,  nous sommes en train de travailler sur un fil conducteur  pour le concert. J’envisage de convier mes collègues rappeurs à la fête. En même temps, il faut comprendre que c’est la fête du hip-hop, donc tous les rappeurs qui seront au courant peuvent venir jouer leur partition. Ce sera à l’image de ce qui se fait aux États-Unis ou ailleurs. Donc s’ils sentent ce spectacle, ils peuvent venir même sans être invités. En ce qui me concerne, j’ai l’habitude de participer à des concerts sans pour autant être invité. Cela ne me pose aucun problème, car j’ai tout le temps le besoin de découvrir l’artiste et de le regarder jouer en direct. Maintenant, c’est clair que je ne pourrai pas tous les inviter sur la scène, mais quand même, je les invite à venir découvrir le concert.

Vous faites beaucoup de featuring avec les «mbalakhmen». Raison pour laquelle certains vous dénient votre statut de rappeur. Comment Fata définit-il son style musical ?

Je ne fais pas seulement de featuring avec les «mbalakhmen». Même s’il s’agit de Zouk, de Jazz et d’autres styles musicaux, je suis prêt à le faire. Tout artiste qui m’invitera pour un duo, j’y participerai et je ferai du rap. Je n’ai pas de limite ou de blocage dans ce domaine. Et je pense que le rap est ouvert. Maintenant, il va falloir connaître sur quelle logique défendre cela. Je crois que je le défends bien, les Sénégalais en sont conscients. Donc je fais du Rap. Je suis un rappeur.

A combien sont fixées les entrées de la soirée ?

Bientôt on communiquera sur les entrées. On envisage tout de même de sortir les billets un mois avant l’événement. Ainsi, les Sénégalais pourront avoir leurs billets très tôt.

Fata a-t-il les moyens de sa politique ou il compte sur les sponsors. Le Grand Théâtre n’est pas donné à tout le monde ?

Nous y travaillons. De toute façon, qui connaît Fata sait qu’il ne dépend de personne. Les sponsors sont des partenaires, forcément nous essayerons de les approcher. S’ils nous répondent, c’est tant mieux. Dans le cas contraire, nous irons avec nos propres moyens. Il faut souligner aussi que nous avons aussi de bonnes volontés qui nous aident sur tout ce que nous faisons. Néanmoins nous  comptons sur  les sponsors…

AIDA KANE

source: http://www.gfm.sn/fata-el-presidente-je-nai-plus-rien-a-prouver-dans-le-hip-hop-jouer-a-guichets-fermes-nest-pas-un-defi-pour-moi/
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