Cher Tounkara, beaucoup de fautes dans une si courte lettre
Cher M. Tounkara,
J’ai récemment lu, sur le site Leral.net, une lettre que vous avez adressée à M. Abdou Latif Coulibaly, ministre en charge de la Bonne gouvernance, en réaction à un de ses articles paru dans la presse. Dans cette lettre, vous vous ingéniez, comme à votre habitude, à débusquer les fautes d’orthographe contenues dans le texte de M. Coulibaly avec la suffisance et l’inélégance dont vous êtes, du reste, coutumier. Mais je suis bien marri de devoir vous faire remarquer que votre propre lettre, écrite d’une main bien malhabile, est truffée de fautes d’orthographe et de boulettes grammaticales, les unes plus grossières que les autres.
Abasourdi par votre méconnaissance sidérale des règles élémentaires de la grammaire, j’ai définitivement acquis la conviction que vous avez de lourdes et blâmables limites. Aussi ai-je résolu de publier ce présent texte afin d’apporter à vos écrits quelques correctifs. Ce n’est point que j’y aie relevé toutes les énormités qui se sont glissées dans votre lettre, le nombre en est si grand qu’il vous eût épouvanté : j’ai simplement choisi de corriger les plus grossières d’entre elles, celles qui sont de nature à apporter quelque corruption notable au sens.
Apprenez de grâce, M. Tounkara, et il était temps que quelqu’un vous en instruisît, qu’en français, la locution « n’en déplaise à » est toujours invariable, fût-elle rattachée à un nom singulier ou pluriel. Et contrairement à ce que vous suggérez dans votre lettre, on écrit bel et bien « n’en déplaise aux marchands d’illusions » au lieu de « n’en déplaisent….. ».Cette faute est vraiment grossière, indigne de quelqu’un qui, du haut de son outrecuidance puérile, se permet de donner des leçons à tout-va. Vous avez bien mauvaise grâce à vouloir corriger les fautes d’autrui alors que vous en faites de bien plus graves. J’espère que cette belle boulette grammaticale vous inclinera, à l’avenir, à plus de modestie.
Au deuxième paragraphe de votre lettre, je découvre, ébaubi, ce passage : « Cet article comporte beaucoup de fautes d’orthographes, de grammaire….. ». Bien évidemment, il eût été plus correct d’écrire « fautes d’orthographe ». Ici, le mot « orthographe » est le complément du nom « fautes » et ne se met pas au pluriel. Je vous concède, bien volontiers, que l’orthographe peut être de plusieurs types : on distingue notamment l’orthographe lexicale et l’orthographe grammaticale.
Mais ce dimorphisme de l’orthographe ne saurait justifier votre bourde. Prenons l’exemple du blé dont on connait essentiellement deux variétés : le blé tendre et le blé dur. Vous avez beau disposer d’un mélange d’épis de blé dur et de blé tendre, il n’en demeure pas moins qu’on écrit « des épis de blé » pour désigner l’ensemble. Il en va de même lorsqu’il s’agit d’écrire « des fautes d’orthographe ». Les règles afférentes à l’accord du complément du nom s’apprennent en CM2 si mes souvenirs sont bons. De là à vous demander de retourner à l’école primaire, il n’y a qu’un pas…..
L’incursion en terre barbare se poursuit avec la découverte, au troisième paragraphe de votre lettre, de cette boulette monumentale : « Il y a aussi deux mots sautés ».Deux mots sautés !? Deux mots sautés à la sauce tomate ou au curry ? Il va sans dire qu’il s’agit là d’une impropriété de langage. Par « mots sautés », vous entendez une omission involontaire de mots dans un texte. Mais, par cette expression maladroite, vous tombez, hélas, dans le piège de la traduction littérale du Wolof en Français.
En wolof, on aurait dit « teub nga niaari baat », ce que vous traduisez bien maladroitement par « deux mots sautés », à l’image du célèbre « mon serpent est descendu » pour traduire « sama djaan wacc na ». Il s’agit là d’une bourde bien grossière que même le vulgum pecus(le commun des mortels) ne ferait pas. Venant du grand spécialiste que vous êtes, c’est, pour le moins, surprenant !
Cher M. Tounkara,
Vous avez réussi l’exploit retentissant de faire un grand nombre de fautes dans une lettre si courte. Vous battez ainsi tous les records de médiocrité et je vous en félicite. Ces fautes grossières qui inondent votre lettre exhibent cruellement vos nombreuses et béantes lacunes. Vous seriez donc bien avisé de réviser vos leçons de grammaire au lieu de passer votre temps à corriger les fautes des autres. Vous êtes loin d’être un virtuose de la langue française, la grossièreté des fautes contenues dans votre lettre serait plutôt de nature à vous classer dans l’engeance des cancres. Alors, n’essayez surtout pas d’en faire plus que vous ne pouvez car « à vouloir péter plus haut que son Qi (quotient intellectuel), on risque de ne souffler que du vent ».
EL HADJI MALICK SALL ELIMANE DONAYE
source:http://www.leral.net/Cher-Tounkara-beaucoup-de-fautes-dans-une-si-courte-lettre_a114553.html
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