Tahibou Ndiaye devra, au-delà de ses biens qu’il avait laissés à l’Etat pour échapper à la prison, céder ceux appartenant à son épouse et ses filles adoptives. C’est l’objet de sa convocation de ce matin devant le procureur spécial de la Crei.
Et de deux pour Tahibou Ndiaye. L’ancien directeur du Cadastre doit repasser ce matin devant le procureur spécial près la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei).
Un deuxième tour, après sa libération d’office, en août dernier, sur médiation pénale. Il sera question, selon des sources proches de la Crei, de la mutation de son patrimoine au profit de l’Etat. Au terme de cette médiation, le procureur spécial avait laissé à M. Ndiaye 600 millions de francs représentant «ses revenus légaux» durant sa carrière. Et alors qu’il lui était reproché d’avoir acquis illicitement une valeur de 3 milliards 600 millions FCfa. Tous les titres étaient donc mutés au bénéfice de l’Etat, à l’exception des biens de son épouse et de ses filles adoptives qu’un collègue décédé, lui a «confiées sur son lit de mort». Le Quotidien a appris que les Impôts et domaines veulent que le patrimoine inscrit à «tierces personnes», ses proches, reviennent à l’Etat. L’intéressé, lui, avait déjà indiqué dans un entretien avec Le Quotidien, quelques heures après sa libération : «Ils (les magistrats de la Crei) ont laissé à mon épouse ce qu’elle avait comme biens qu’ils ont évalués à 600 millions. Cela ne fait même pas ce montant-là : c’est une maison où elle exerce ses activités de commerce de meubles et la maison familiale de ses parents.» C’est justement cette maison que Tahibou Ndiaye devrait être contraint d’ajouter au panier de l’Etat, en même temps que les biens immobiliers de «ses» filles, évalués à 400 millions par les experts ; chiffres qu’il trouve «fantaisistes».
L’ex-directeur du Cadastre devra donc céder encore ce qui lui resterait pour échapper au Parquet de la Crei qui avait averti, selon la presse, que s’il ne respecte pas les termes de la médiation il risquait une autre convocation. Tahibou Ndiaye était poursuivi pour enrichissement illicite présumé de 7 milliards de FCfa, avant que la Crei ne revoie le montant, après évaluation des experts, à près de 4 milliards.