New York, le 27 septembre 2014
Majestés,
Altesses,
Excellences, Mesdames, Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Monsieur le Président de l’Assemblée Générale,
Monsieur le Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies,
Mesdames, Messieurs les Ministres et Chefs de délégation,
Mesdames, Messieurs
Je me réjouis particulièrement de l’occasion qui m’est offerte aujourd’hui de représenter Son Excellence Monsieur Macky Sall, Président de la République du Sénégal, devant cette auguste Assemblée et de délivrer, en son nom, cette allocution.
Monsieur le Président,
Opportunité ne pouvait être plus grande pour ma délégation de se féliciter du travail appréciable effectué notamment par le Groupe de travail intergouvernemental sur les ODD et Celui sur le financement du développement durable, à l’effet de définir les grands axes de l’Agenda du développement post-2015.
L’ampleur des défis liés à ce grand rendez-vous de l’humanité exige que des stratégies et mesures adéquates soient adoptées par nos Etats, afin d’assurer une bonne transition et d’aborder sereinement la mutation globale attendue.
Le thème de cette session intitulé "Réaliser et mettre en œuvre un programme transformateur de développement pour l’après-2015" donne l’occasion d’approfondir la réflexion déjà amorcée lors de la précédente session, en vue d’établir une vision commune sur les voies et moyens permettant de renforcer notre engagement et nos actions vers une croissance durable et inclusive.
Il nous incombe, à cet égard, le sacerdoce d’œuvrer pour un développement inclusif en faveur des générations présentes et futures, eu égard aux défis multiples auxquels nos populations font face, notamment en matière d’éducation, de santé, de lutte contre la pauvreté et l’extrême pauvreté, d’énergie, de changements climatiques, de pauvreté endémique.
Dans cette perspective, le Gouvernement du Sénégal s’est résolument orienté vers un modèle dont la finalité est la création de richesses et la transformation structurelle de son économie.
C’est pour cette raison que le Président Macky SALL a lancé l’ambitieux programme dénommé "Plan Sénégal Émergent (PSE)" qui constitue, aujourd’hui et pour les années à venir, le référentiel de la politique économique et sociale du Sénégal visant l’Emergence adossée à une dynamique progressiste tournée résolument vers le développement durable inclusif.
C’est à la lumière de ce qui précède qu’il faut appréhender l’importance du Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique(NEPAD), dont le Comité d’orientation, dirigé par Son Excellence Monsieur le Président Macky SALL, mérite d’être davantage soutenu et appuyé, au regard de ses objectifs liés à l’éradication de la pauvreté, au développement des infrastructures et la transformation structurelle des économies africaines.
Monsieur le Président,
En ce moment précis où nous nous penchons sur la problématique du développement durable, le monde continue d’être confronté au terrorisme et à différents crises et conflits, qui constituent autant de dangers pour la paix et la sécurité internationales
Le Sahel et l'Afrique de l'Ouest restent ainsi confrontés à des menaces récurrentes de groupes terroristes dont les actions criminelles sapent les fondements de nos sociétés et entravent nos efforts de développement.
Nous nous félicitons de l’adoption, hier 24 septembre 2014, par le Conseil de sécurité, d’une résolution forte contre le terrorisme.
S’agissant de la Guinée Bissau, le Sénégal salue le processus démocratique qui a abouti dernièrement à l’élection du Président José Mario VAZ. Je voudrais inviter la Communauté internationale à soutenir ce pays qui compte d’énormes potentialités à travers, notamment une table ronde des bailleurs de fonds.
De même, les efforts de la communauté internationale pour aider à la stabilisation de la région de l’Afrique centrale restent entravés par l’acuité du défi lié au processus de Désarmement-Démobilisation-
Une autre partie de l’Afrique subit les contrecoups d’un fléau, d’une catastrophe dirai-je. Il s’agit de l’épidémie de fièvre hémorragique à virus Ebola. Cette épidémie touche certes l’Afrique de l’Ouest mais constitue un risque réel pour le monde entier.
Je me réjouis ainsi de l’adoption par consensus de la résolution 2177 du Conseil de Sécurité coparrainée par 134 pays, dont le Sénégal et de la Réunion de haut niveau organisée par le Secrétariat général des Nations Unies ce matin, Réunion qui a connu un grand succès.
La décision du Secrétaire général des Nations Unies de mettre en place la Mission des Nations Unies de Réponse Urgente au Virus Ebola (UNMEER) conforte mon pays dans le fait que la Communauté internationale a pris conscience de ce fléau et que Ebola n’est pas une affaire africaine mais bien une affaire du monde.
En plus des décès enregistrés, de la déstabilisation complète de systèmes sanitaires déjà affaiblis, du déséquilibre des systèmes sociaux, une crise humanitaire pourrait survenir si l’on n’y prend garde.
C’est pourquoi, le Sénégal invite la communauté internationale à une prompte réaction pour apporter le soutien nécessaire non seulement aux pays touchés par le virus, mais également à ceux de la région ouest africaine tout entière exposés aux ravages de cette épidémie. Plutôt nous agirons, mieux l’épidémie sera maîtrisée.
En ce qui le concerne, le Sénégal, a mis en place un corridor humanitaire sécurisé. C’est une marque de sa solidarité à l’endroit des pays frères frappés par l’épidémie.
Par ailleurs, concernant le dossier du Sahara occidental, mon pays, réaffirme son attachement à la consolidation des liens fraternels entre tous les pays du Maghreb et de l’Afrique, en général.
Dans cet esprit, il conviendrait de décourager toutes formes de séparatisme et à cet égard, le Sénégal voudrait, réitérer son soutien à l’initiative du Maroc d’accorder une large autonomie au Sahara occidental, dans le cadre du respect de sa souveraineté et des résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité, pour une paix durable, dans la région.
Face à tous ces défis pressants, ma délégation est persuadée de la nécessité urgente d'asseoir une approche holistique susceptible de renforcer les capacités de résilience des pays face à la résurgence des crises et à la survenance de nouveaux conflits.
Sous cet angle, un organe comme la Cour Pénale internationale (CPI), a, dans le cadre de son mandat, un rôle non négligeable à jouer dans le rétablissement de la paix. C’est pourquoi, je voudrais apprécier, ici, l’insigne honneur dernièrement fait au Sénégal, à travers la désignation de Monsieur Sidiki KABA, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, comme le candidat africain à la Présidence de l’Assemblée des Etats Parties de la CPI.
En tout état de cause, le Sénégal, reste attaché à son option irréversible en faveur de la paix et de la sécurité internationales. A cet égard, il continuera d’apporter, avec engagement et détermination, sa contribution aux opérations de maintien de la paix, en mettant davantage l’accent sur le déploiement d’un personnel de qualité, à chaque fois qu’il est sollicité, dans les limites de ses moyens.
Dans une perspective de sortie globale de crise, il conviendrait, à nos yeux, au-delà du traitement politique des questions, de créer les conditions propices au rétablissement des capacités économiques des pays affectés par les conflits. Il urge également de renforcer la coopération et d’affiner nos stratégies de prévention pour mieux faire face à l’escalade de la violence et aux nouvelles formes de conflits liées à la propagation du terrorisme international.
Monsieur le Président,
Me vient à l’esprit, l’épineuse question du conflit israélo-palestinien, marqué par une escalade de la violence inouïe, avec les récents bombardements opérés à Gaza que le Gouvernement du Sénégal a condamnés, ainsi que le nombre de morts et de blessés, y compris des femmes et des enfants palestiniens, sans omettre les dégâts matériels immenses.
S’appuyant sur le cessez-le-feu dont il se félicite, le Sénégal, en sa qualité de Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du Peuple palestinien, réitère son appel à la redynamisation du processus de paix, à la fin du blocus qui asphyxie la bande de Gaza depuis 2007.
Le Sénégal, en cette année internationale de solidarité avec la Palestine, renouvelle son soutien à une solution politique juste, négociée et pacifique, seule option possible pour mettre fin à ce conflit et parvenir à la création d’un Etat palestinien viable et indépendant, avec Jérusalem-Est comme capitale, vivant côte-à-côte avec Israël, à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues.
Monsieur le Président,
L'acuité des différentes crises actuelles est paradoxalement symptomatique du statu quo dans lequel continue de s'enliser le processus de réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies.
J’ai espoir que la célébration prochaine, en 2015, du 70ème anniversaire de notre organisation marquera le point de départ d’un Conseil de Sécurité rénové. A cet égard, le Sénégal salue l’initiative française de suspension du droit de veto en cas de crime de masse.
C’est également au cours de cette 70e session de l’AG qu’auront lieu les élections au Conseil de Sécurité, pour les sièges de membres non permanent, au titre de la période 2016-2017. Le Sénégal qui est en lice, voudrait, par ma voix, réitérer sa demande de soutien à sa candidature à tous les Etats membres.
Je vous remercie de votre aimable attention.
SENETOILE NEWS