iGFM – (Dakar) Le 8 juin 2014 sera certainement inoubliable pour Bombardier, une date à laquelle le B52 de Mbour a reconquis le prestigieux titre de Roi des arènes, après l’avoir perdu 10 ans avant. Avec un palmarès riche de 23 combats dont 16 victoires et deux défaites, Serigne Dia peut aujourd’hui être fier de son parcours. Une carrière sportive qui contre toute attente a pourtant débuté par le football. Dans la vie de cet ancien pécheur, que de chemin parcouru.
Un marabout prédit sa célébrité à 10 ans
Très studieux à l’école primaire, Serigne Dia de son vrai, était cependant un jeune garçon turbulent. Pour le canaliser, il sera envoyé en mer en bon lébou, seulement à 9 ans. A l’époque Bombardier, né d’une famille de 9 enfants, était le plus jeune pêcheur du groupe. De retour de chaque campagne, l’enfant de la petite cote, offrait du poisson à un vieux marabout «Peulh» qui était son voisin. Un érudit qui lui fera savoir qu’il abandonnera la pêche au profit d’un autre métier qui le rendra célèbre.
Très talentueux dans les séances de football de rue, Bombardier veut aller plus loin dans sa passion du sport. A 13 ans, il intègre la sélection cadette de l’Asc Relais de Mbour. Où il a fait ses preuves de 1988 à 1992. De la génération de Serigne Dia dans cette équipe mbouroise, l’on peut citer l’international Pape Mamadou Sougou (Evian).
Roi des arènes après seulement 7 ans dans la lutte
Après avoir marqué ses empreintes dans le monde du football, sa curiosité à fréquenter une autre discipline la poussera dans les séances de football à la plage ou les «Mbapatt». Il fait son baptême du feu le 4 avril 1995, signée par une victoire sur Thiaw Thiengo. Après seulement 7 ans dans l’arène, la prédiction du marabout «peulh» se réalise.
Alors que Mouhamed Ndao Tyson est au sommet de son art, Bombardier lui chipe le titre de roi des arènes après l’avoir battu le 25 décembre 2002. S’en suivra les belles chutes qu’il inflige à Moustapha Gueye, le tigre de Fass, Boy Kairé, Mame Ndiabane, Ibou Ndaffa, Zale Lo et la liste est loin d’être exhaustive. Jusqu’au jour où il se fait barrer la route par un certain Yakhya Diop Yékini. L’enfant de Bassoul qui lui a retiré en 2004 son titre de roi des arènes, deviendra sa bête noire. Il le terrasse 3 fois et déclare qu’il ne va plus l’affronter.
Le premier lutteur à combattre hors du Sénégal
Quelques années plus tard Bombardier renoue avec le succès. Avec Baboye, il devient le premier lutteur à combattre à l’étranger, précisément à Bercy en France. Il s’en sort par une victoire signée le 8 juin 2013. Entre temps, Balla Gaye 2, aura dérobé la couronne à Yékini le 22 avril 2012. Aziz Ndiaye, décide de croiser le 8 juin 2014, Bombardier (victime de Tapha Tine) à Balla Gaye 2 (tombeur de Tapha Tine). L’enfant de Mbour décrit par un fin bagarreur, malgré tous les atouts démontrés au monde de la lutte, n’a pourtant pas été donné favori par les spécialistes. Le fils de Double Less qui a battu ses adversaires en moins d’une minute lui ravit la vedette. Jusqu’au coup de sifflet final de l’arbitre, qui déclare vainqueur Bombardier. Il devient ainsi le premier lutteur à avoir récupérer la couronne de roi des arènes après l’avoir perdu.