By Anthony Nugan on vendredi 10 janvier 2014
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PAROLE DE THIONE BALLAGO SECK, UN POETE INSPIRE ET PROLIFIQUE Fadel Lo revisite le patrimoine de l'artiste

«Parole de Thione Ballago Seck, un poète inspiré et prolifique», c’est le titre de l’ouvrage de notre confrère Fadel Lô, paru en 2013 et qui rend un hommage au lead vocal du groupe musical Raam Daan. Dans ce livre de 166 pages, Ibrahima Wane, enseignant Chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar qui l’a préfacé, que Thione Seck fait partie des artistes sénégalais les plus en vue au cours de ses quatre dernières décennies. « Il livre avec une rare constance des œuvres évocatrices à ses congénères. Ce sont cette inspiration et ce mode d’énonciation qui le placent dans le cercle restreint des chanteurs dont l’humanité  est faite autour de la pertinence des textes.» 

  L’auteur Fadel Lo consacre une grande partie de son livre à la discographie de Thione. Ainsi dans son chapitre premier, Fadel relate l’enfance de l’artiste, sa généalogie et son itinéraire musical. Fils de griots, Thione a reçu l’héritage, légué par ses aïeuls qui ont officié à la cour royale des anciens monarques du Cayor et du Baol. Pour l’auteur, malgré le legs, le chemin fut parsemé d’embauches et l’artiste dût batailler pour arriver à ce stade, après avoir fréquenté l’école française.

L’enfance de Thione a été heureuse, écrit l’auteur qui affirme que le quartier où il vivait « Pikine», lui était favorable. Pikine, juste après les indépendances, était réputé pour l’effervescence dans l’art en général. Thione, malgré la réticence de ses parents, a commencé sa carrière aux rythmes des percussions. Il écumait les cérémonies familiales pour jouer et mettre de l’ambiance.

Toutefois, selon Fadel Lo, le déclic serait venu un soir de l’année 1970, au cours d’une grande soirée organisée  par l’équipe de la Jeanne d’Arc de Dakar où il y interpréta la chanson «May Rombé Dioumbé». Il venait alors d’avoir ses quinze ans. Thione Seck fut aussi un produit du théâtre national Daniel Sorano mais aussi de l’orchestre Baobab. Il fut aussi le premier à se produire en playback à la télévision nationale au cours de l’émission «télé-variété».

Du 2ème au 7ème chapitre, l’auteur consacre son ouvrage à la discographie de l’artiste. Il commence par présenter la famille. Selon Fadel, l’homme a un sens élevé de la famille. A travers, “Ballaago”, “Yaye boy” (ma chère maman), “Pappa” (mon père), “Doomu Baay” (frère consanguin), “Yen bi” (le fardeau), l’auteur indique que « Thione en véritable patriarche, a toujours voulu rassembler, même s’il n’a pas constamment réussi à fédérer ses frères autour de l’essentiel. Cette envie de mettre en avant la famille, transparait aussi dans ses textes.»

A partir du chapitre 3, l’auteur met en avant la spiritualité de  l’artiste.  Dans la chanson de Thione, il rend hommage souvent à Dieu tout puissant avec le titre «Rassul» ou le prophète, mais aussi les chefs religieux comme «Bamba»  fondateur du mouridisme. Il évoque dans cette chanson son amitié avec Sokhna Momy Bousso qui l’a présenté à son guide feu Serigne Abdou Khadre Mbacké.

Le morceau « Thiaw Laye» pour magnifier l’œuvre magistrale de Limamou Laye le Mahdi de Yoff où il chante les louanges de sa petite Ya Fati Thiaw Laye. « Bakkar » où le péché, pour dénoncer les méfaits du piratage.  Mais aussi Jelal (Prends), là il évoque la lancinante question des pratiques mystiques qui font rage dans les sociétés. 

Au chapitre 4, le citoyen modèle dans les chansons comme l’Unesco, France, « Man Mi Nuul » à savoir moi le nègre, Siiw ou la célébrité, Bantamba, le fromager de la place publique. Le chapite 5 est consacré à l’amoureux, inspiré avec un clin d’œil aux femmes tandis que le 6ème à l’humaniste soucieux de l’évolution de son époque et enfin le chap 7 à la mort, la fin pour toute chose.

L’auteur, en parlant de la discographie de  Thione Ballago Seck, a voulu plaquer les textes choisis en gardant toutes leur originalité.  Ainsi, on retrouve toutes les compositions dans leurs langues et la traduction en français pour mieux permettre aux lecteurs de cerner les idées de Thione Seck qui font de lui, un parolier hors pair.

Préfacé par Joe Ousmane Fall, Film maker et metteur en scène, il souligne : « très tôt, j’ai su que Thione faisait partie de ceux qui ont débandé mes yeux et m’ont fait découvrir la poésie et le vrai sens de l’art qui est d’apporter des débuts de réponses face aux multiples interrogations de notre société et de notre temps. »

source: http://www.sudonline.sn/fadel-lo-revisite-le-patrimoine-de-lartiste_a_17038.html

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